La relation entre les deux jeunes filles a toujours été plus que tendue mais aujourd'hui, elle n'est que pure haine. Petites, Elvira se moquait souvent de Siv et de ses manies de petite princesse parfaite. Elle trouvait que l'autre blonde était complétement ridicule et qu'elle n'avait strictement rien d'une future reine. Sincèrement blessée, l'autre von Rosen finissait toujours par pleurer et par rejoindre leur mère. Aujourd'hui, les choses sont différentes; Siv a grandi et elle a appris à se défendre par elle-même et à tenir tête à sa fausse jumelle. Bien qu'elles soient nées le même jour, elles ne partagent aucune affection l'une pour l'autre. Elles sont bien trop différentes pour pouvoir ne serait ce que se comprendre : Siv trouve qu'Elvira est bien trop vulgaire pour son rang et qu'elle attire la honte sur le nom des von Rosen alors que cette dernière est agacée par l'obsession presque maladive - et elle ignore jusqu'à quel point - de sa soeur pour la beauté et les apparences. Elles ne pourront jamais être proches, n'ayant qu'un seul point en commun : leur haine commune pour les nés-moldus et les rebelles. Mais même ça, ça ne suffit plus quand on a atteint un tel degré de haine.

Oui, il arrive à Siv de se comporter comme la pire des pestes et de repasser toutes ses colères et ses frustrations sur quelques têtes de turcs qu'elle s'est choisie au fil des années. Et malheureusement pour Lyanna, elle fait partie de la liste des favoris de la blonde dans ce domaine. Siv ne sait pas pourquoi, mais la tête de Lyanna l'agace et lui donne envie de s'en prendre à elle dès qu'elle la croise. C'est probablement ce mélange de beauté, d'aspect miséreux et cette nature bien trop molle qui ne lui reviennent pas. Ou alors, le fait que les Rosenwald soient les vassaux des von Rosen parmi les plus pauvres et les plus inutiles. Qu'importe. Elle n'a dans le fond pas besoin d'une bonne raison pour s'en prendre à la poufsouffle et toutes les occasions sont bonnes pour l'humilier - aussi bien dans le privé que devant toute la communauté sorcière. Si les mauvais traitements de la jeune fille n'étaient pas bien méchants dans l'enfance, ils ont tendance à devenir de plus en plus cruels à mesure que les deux femems grandissent et plusieurs fois, la von Rosen a frôlé les limites du supportable et de l'humain avec la rousse. Mais après tout, qui oserait arrêter la serdaigle dans ses mauvais traitements? Pas les Rosenwald en tout cas, qui continuent de lécher les bottes de leurs suzerains, chaque jour avec encore plus d'entrain que la veille.

Enfants, Siv et Léone étaient très proches l'un de l'autre. Ils étaient toujours fourrés ensemble, à lire des livres cachés dans le secret d'un placard ou à regarder les étoiles ensemble au sommet d'un arbre. Bien qu'ils étaient encore bien trop jeunes pour comprendre ce que les sentiments amoureux pouvaient bien impliquer, ils étaient cette personne spéciale l'une pour l'autre. Oui mais voilà, Siv était fiancée depuis sa naissance à Endymion et petit à petit, elle commença à s'intéresser bien plus à son blond de futur époux qu'à son ami de toujours et petit à petit, elle s'est éloignée de lui. Mais ce n'est pas tellement ce qui a dérangé le petit Vasirilis qui, d'une nature bagarreuse et déterminée aurait pu se battre pour sa belle. Non, ce qui a définitivement rebuté le jeune homme. Si petite, Siv était gentillesse et agréable avec tous et toutes, elle s'est transformée en grandissant en une petite peste cruelle - ce qui a complétement dégoûté le jeune homme qui a fini par ne plus reconnaître celle qui lui arrachait toujours un pincement au coeur quand il était avec elle. Les disputes ont commencé et se sont multipliées jusqu'au point de non-retour et aujourd'hui, ils ne peuvent plus discuter sans que cela ne tourne au vinaigre. Pourtant, malgré les apparences, ils ne se haïssent pas, non. Léone se retourne toujours quand il vient à croiser la belle blonde pour la voir disparaître au détour d'un couloir et celle-ci ne peut s'empêcher de glisser un regard dans sa direction quand celui-ci ne fait pas attention. Qu'ils le veuillent ou non, que cela se mette ou non en travers de leurs ambitions ou objectifs personnels, leurs coeurs sont encore sincèrement liés l'un à l'autre et il suffirait d'une étincelle pour qu'un amour présent depuis des années puissent enfin s'embraser entre eux. Cependant, deux gros problèmes se dressent face à eux, deux problèmes qu'ils ne pourront pas toujours esquiver. Premièrement, l'obsession de Siv pour le prince, son auto-persuasion naïve qu'il est celui fait pour elle - alors que ce n'est pas le cas. Mais également, la tentative de meurtre avortée qu'elle a commise envers la meilleure amie de Léone, qui risque de lui coûter chez si elle remonte à ses oreilles...

Si Endymion aime Siv? Oui, bien sûr. Mais pas comme un homme aime une femme - et encore moins comme un époux aime son épouse. Non, les sentiments d'Endymion à l'égard de la blonde ne sont que de l'ordre du fraternel et il la considère comme une de ses petites soeurs. De ce fait, le jeune n'a jamais partagé ne serait-ce qu'un baiser avec la jeune fille - complètement dégoûté par l'idée. Pour lui, se reproduire avec Siv reviendrait à coucher avec sa propre soeur et cette pensée lui fait monter la nausée, le fait littéralement vomir. Voilà pourquoi il refuse de la toucher et prétend attendre la fin de leurs études pour concrétiser leur union. Sachant qu'il ne peut pas fuir indéfiniment leurs épousailles, il les repousse au maximum, tentant d'y penser le moins possible. De son côté, Siv aime énormément le fait d'être fiancé au prince qu'elle vénère presque. N'ayant absolument pas conscience du manège de celui-ci, elle aime à se vanter à qui l'entend que le prince l'aime tant et la respecte tant que c'est pour cette raison qu'il préfére attendre. Elle l'adore littéralement - se noyant dans l'illusion d'un amour factice - et aime tout à son sujet - ou presque. Elle hait littéralement son esclave et elle a bien ces échanges de regards entre eux. Jalouse à l'extrême, elle ne supporte pas cette sensation de passer après une moins que rien, malgré le fait que le prince lui affirme le contraire. Cette peur viscérale de n'être que la numéro deux à amener Siv à tenter de commettre l'irréparable: tuer Rozen. Cela a échoué et désormais, Siv vit dans la crainte permanente qu'un jour, le prince l'apprenne. Elle a le pressentiment - et elle a raison de l'avoir - que le prince le lui ferait douloureusement payer.