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LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS

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Leif Von Rosen
YOU MAY HAVE YOUR SWORD
BUT I HAVE MY BOOKS
Leif Von Rosen

YOU MAY HAVE YOUR SWORD BUT I HAVE MY BOOKS

LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS Tumblr_mzlkbhBg6C1r00543o1_r1_250
EINN MEð SJÁFLUM MÉR † You don't need to pretend that perfection is your friend. 'Cause we're all broken, we all end up alone. Love your flaws and live for your mistakes. Beauty's on the surface wearing thin, come closer show the marks upon your skin.


ϟ ÂGE : 22 ans
ϟ CURSUS : Politique et justice du royaume
ϟ ALLÉGEANCE : Les Von Rosen
ϟ BUT : Une blonde incapable de rester à sa place.
ϟ EPOUVANTARD : Son frère devenant héritier à sa place.
ϟ PATRONUS : Un corbeau, comme l'animal d'Odin.
ϟ MIROIR DU RISED : La famille Von Rosen régnant sur les mers comme sur la terre.


LOVE IS A REVOLUTION
RELATIONS:
JOURNAL INTIME:
MessageSujet: LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS EmptySam 21 Juin - 23:29

Leif Thornsten Von Rosen
“  Our hearts are heavy burdens we shouldn’t have to bear alone ”

LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS 1395240628-sans-titre-5

THE THINGS WE LOVE THE MOST DESTROY US EVERYTIME
LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS 10611003I. QUESTIONS PERSONNELLES.
COUCOU MON COCO, ALORS POUDLARD CA TE PLAÎT? Énormément. Rien de mieux que ce microcosme pour reproduire les alliances et tensions existantes dans la société. Rien de mieux, aussi, pour tester ses futurs alliés et futurs ennemis.  TA FAMILLE TE MANQUE PAS TROP, CA VA? Mes sœurs étudient aussi à Poudlard et même si je voulais être un peu seul je n'en ai pas véritablement l'occasion. ET CÔTE CŒUR? ME MENS PAS MON CHOU, ON EST ENTRE NOUS Côté coeur ? *se racle la gorge* Je... je ne suis pas du genre à m'attacher à quelqu'un d'autre que moi. Les gens tombent comme des mouches et ça serait idiot de s'attacher à une personne qui pourrait disparaître en prenant dans sa mort une partie de votre être... ... Je suis bien fiancé à une fille qui s'appelle Freyja, mais ça s'arrête là. *se racle à nouveau la gorge gêné* D'AILLEURS TON AMORTENTIA IL SENT QUOI? Il sent la mer, la sciure de bois et l'odeur de ses cheveux à cette idiote. SINON T'AS DES POTES OU TU PRÉFÈRES CASSER DES TÊTES? J'ai des amis, des alliés aussi. Je me dis juste que je dois garder mes rivaux plus proches de moi que mes meilleurs amis. Je cache donc mes véritables liens avec certaines personnes pour ne pas qu'on puisse s'en servir contre moi. T'AS DES PROJETS D'AVENIR OU TU PRÉFÈRES GLANDER? Mon but est d'arriver à élever ma famille encore plus au dessus des autres familles nobles. Mon plus grand but est de m'approcher le plus près du pouvoir sans jamais ne me faire piéger. Dans le fond, je veux juste être du côté des gagnants, peu importe le prix. T'AS DES PASSIONS VOIRE MÊME...*PPPSSH* T'ES DANS UN ORDRE? Selon mon père, j'ai  un goût trop prononcé pour l'art du combat. Il dit que je cultive trop mon corps et ma technique au lieu de cultiver mon esprit et mon goût de l'art. J'aime aussi beaucoup travailler le bois pour faire un beau bateau, mais rares sont les personnes à le savoir. Sinon je fais partie du meilleur ordre qui soit, celui des vaillants combattants. De plus, je ne suis personne d'autre que le président actuel.  C'EST QUOI TON EPOUVANTARD CHOUCHOU? Mon petit frère prenant ma place d'héritier. Le voir sur le siège du patriarche de la famille à ma place et ne rien pouvoir faire d'autre que ce dernier prendre ma place.  ET TU VOIS QUOI DANS LE MIROIR DU RISED? La famille Von Rosen régnant sur les mers comme sur la terre entourés des hommes et femmes les plus forts et intelligents de leur temps peu importe la nature de leur sang. UN DERNIER TRUC POUR LA ROUTE? Mon secret de beauté c'est mon ambition.  What a Face 

LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS 1330620II. QUESTIONS GÉNÉRALES.
TU PENSES QUOI DE LA ROYAUTÉ MAGIQUE CHÉRI? Je ne suis pas assez idiot pour crier haut et fort mon mépris à l'égard des Peyredragon. Ils ne sont rien de plus que moins que rien avec du pouvoir. Jamais les Von Rosen n'auraient du courber l'échine face à eux.  TU PENSES QUOI DU ROI, DE LA REINE? Selon moi, Smaug est surement l'homme le plus puissant à l'heure actuel. Cependant, à force de s'asseoir et regarder les autres se battre il finira par se rouiller. De son côté, j'ai toujours pensé que sa femme est avide de pouvoir. Quoi de mieux que se marier au roi pour avoir tout le pouvoir qu'on désire ? ET LE PRINCE HÉRITIER, TU LE TROUVES COMMENT? C'est un vrai con. Si je n'y gagnais pas au change, je refuserais que ma sœur se marie avec cet idiot. Néanmoins, j'ai besoin, tant que la royauté est toute puissante, de l'avoir dans ma poche plus que de dire ce que je pense. TU PENSES QUOI DES ESCLAVES? J'ai rencontré des êtres bien plus intelligents, intéressants et valeureux chez des esclaves que chez les sangs les plus purs. Mon avis n'est pas très tranché à ce sujet, je n'irais pas me battre pour défendre les nés moldus, même si je les préfère souvent aux personnes de plus noble naissance. T'EN PENSES QUOI DE LA RÉVOLTE D'IL Y A DOUZE ANS? Un cri dans le vide. Rien d'autre qu'un échec, c'était trop tôt, il n'était pas prêt. Ils se sont fait écraser comme des mouches et le méritaient. TU CROIS QU'UN JOUR LE MONDE SERA PLUS JUSTE? Je dois avouer que je n'en sais rien et dans le fond je m'en fou. Que le monde soit juste ou non m'importe peu tant que je peux atteindre les buts qui me sont fixés. Il m'arrive de me dire qu'avec un monde plus juste je perdrais ma position de privilégié et même si ça veut dire que des gens comme Soren pourraient être enfin évalués à leur juste valeur. ET SI LA GUERRE REPRENAIT? J'irais me battre, pour sur. Pour quel camp ? C'est beaucoup moins sur. Dans le camp des gagnants à tous les coups. Néanmoins, ces derniers temps il est dur de savoir qui pourrait bien gagner. SI TU POUVAIS DIRE UN TRUC, UN SEUL AU ROI CA SERAIT QUOI? Craignez les enfants de la mer, ils viennent prendre ce qu'ils méritent.

POWER RESIDES ONLY WHERE MEN BELIEVE IT RESIDES


△  CARTE CHOCOGRENOUILLE


III. TON IDENTITÉ.
Nom Von Rosen comme la célèbre famille suédoise. Prénom(s) Leif Thornsten. Date de naissance 24 février 1992. Lieu de naissance Leif est précisément né sur le pont d'un bateau se rendant à Stockholm. Néanmoins, il est communément accepté que le brun est né pile lors de son arrivé au port de Stockholm. Age 22ans. Statut de sang D'une pureté irréprochable, ce qui appuie sa position dans la noblesse.

Maitre Maître de Soren. Maison Serdaigle. Année Neuvième année dans la branche Politique et justice du royaume, même s'il aurait aimé pouvoir choisir la défense et protection du monde magique. Baguette La baguette de Leif est faite de chêne rouge et d'un cœur composé d'une plume de phoenix Niveau de sorcellerie Leif est un excellent duelliste est très vif dans la pratique bien qu'il soit plus mauvais en théorie. Il ne comprend pas toujours comment il arrive à exercer l'un ou l'autre sort, mais sait toujours se débrouiller. Heureusement pour lui qu'il reçoit l'aide de ses professeurs pour garder ses notes à un haut niveau.  Epouvantard Voir son frère prendre sa place d'héritier. Ainsi perdre son titre, ce pourquoi il a donné sa vie.

IV. IMPRESSIONNE-NOUS.
Leif est le fils d’une tempête et du mince filet d’un ruisseau. Il est à la fois la violence de l’ouragan et la douceur d’un courant qui porte le poisson. Prince des mers, héritier d’une dynastie puisant ses racines dans une nation fière, le jeune homme sait d’où il vient et surtout où il va. C’est un indépendant, un étrange parfois, sauf qu’avec le temps il a appris à rentrer dans les rangs. Il sait où est sa place, ce qu’il devra sacrifier pour tenir ses positions. Le brun va à contre courant, mais ne cesse jamais d’aller de l’avant. Un peu trop sur de lui, un peu trop têtu aussi, il se borne dans ses travers, s’y perd parfois. Même s’il semble fier, imperturbable et arrogant la majeure partie du temps, derrière le masque se cache encore un enfant. Un adulescent au cœur de petit garçon. Un enfant auquel on a demandé de grandir trop tôt. Leif c’est juste un gamin qui se débat dans ses costumes d’apparats. Ecrasé par un costume qui ne lui va pas, il lutte, se débat pour être quelqu’un qu’il n’est pas. Il est parfait. Sous tout les angles. A travers toutes les coutures. Il sait ce qu’il fait et arrive à berner son monde. Personne ne se doute qu’en pressant un peu à un endroit, poussant le jeune homme dans ses retranchements une autre facette de sa personnalité se dévoile. Personne n’a idée de la sensibilité dont il peut faire preuve cacher derrière son sarcasme, sa grande gueule et ses airs d’héritier bien trop confiant. Dans le fond, on en attend pas moins de l’héritier de la famille suédoise. Juste un beau minois appréciant les belles choses de la vie. Un amour éperdu de l’art comme son père, pas une tempête grondant comme sa mère.
calculateur + cultivé + impétueux + combattif + manipulateur + charismatique + distant + sensible + froid + craintif + touche à tout + individualiste + romantique lorsqu’il fait des efforts + arrogant en façade + stratège + tellement borné que lorsqu’il fait une erreur il ne la fait pas à moitié +indépendant + solitaire + irritant + monsieur je sais tout + parfois paranoïaque + perfectionniste + réfléchi + sanguin + mystérieux + bagarreur + sombre + prêt à tout pour obtenir ce qu’il désire +

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WHAT DO WE SAY TO THE GOD OF DEATH? NOT TODAY
LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS Game_of_thrones_117V. QUI SE CACHE DERRIÈRE L'ECRAN ?
pseudo Steady Sloth. prénom Amandine. âge 19 ans, mais je prends vite de l'âge. par quel hibou es-tu venu ici ? Une femme a chat m'a demandé si ça m'intéresserait, j'ai cédé. que penses-tu du forum? des remarques ? points positifs, points négatifs ? Je nous aime, ça suffit? un double-compte ? Pas pour le moment. LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS 4043795418 ton smiley favoris   LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS 2072338920   ton avatar Oscar Spendrup un petit mot pour la fin :  LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS 2115727340 

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EINN MEð SJÁFLUM MÉR † You don't need to pretend that perfection is your friend. 'Cause we're all broken, we all end up alone. Love your flaws and live for your mistakes. Beauty's on the surface wearing thin, come closer show the marks upon your skin.


ϟ ÂGE : 22 ans
ϟ CURSUS : Politique et justice du royaume
ϟ ALLÉGEANCE : Les Von Rosen
ϟ BUT : Une blonde incapable de rester à sa place.
ϟ EPOUVANTARD : Son frère devenant héritier à sa place.
ϟ PATRONUS : Un corbeau, comme l'animal d'Odin.
ϟ MIROIR DU RISED : La famille Von Rosen régnant sur les mers comme sur la terre.


LOVE IS A REVOLUTION
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MessageSujet: Re: LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS EmptyLun 23 Juin - 11:29

There is only darkness, starless and complete.
“  Thor was angry with us. He beat his anvil and the waves grew ever taller, soaked the boats, and one went down, heavy with water. We saw it, and heard the cries of the men hauled down into the deep. And then, at first light, we saw another had vanished, storm wrecked, the men all drowned.  ”

YOU ALWAYS TRY TO SEE YOURSELF THROUGH THE EYES OF SOMEONE ELSE
L’eau qui s’abattait en torrent sur le toit des Von Rosen grondait comme une bête sur le point d’avaler les personnes à l’intérieur de la demeure. Pressée contre leur grand-frère, Siv et Elvira écoutait ce dernier raconter un conte que leur mère lui avait raconté quelques années plus tôt par une nuit similaire à celle-ci. Thor faisait gronder le tonnerre en dehors de la maison, ce qui effrayait les deux petites filles alors que Leif continuait à parler de sa voix douce d’enfant qui tentait de lutter contre les éléments. Leur mère était dehors, partie depuis plusieurs jours déjà, surement sur le chemin du retour à la barre de son bateau qu’elle aimait tant. Jörgen quant à lui, dormait depuis longtemps déjà et ce n’était ni Siv, ni Elvira qui aurait été le réveiller à cause de l’orage qui grondait. C’est pourquoi les deux petites se sont faufilées en douce dans la chambre de leur grand-frère. Toutes les deux parfaitement conscientes que ce dernier les accueillerait sans broncher. C’était bien le seul point faible de Leif, sa famille. Malgré les chamailleries incessantes, les cris, les déchirements. Etre un Von Rosen ça voulait dire beaucoup de chose. Parfois ce nom signifiait la trahison, bien qu’à leur envergure d’enfant celle-ci n’avait pas d’importance. Parfois ce nom rimait plus avec réconciliation. Tout dépendait de l’instant, des dernières crises de larmes de ces sœurs et des causes de leur dispute. Une main traçant des cercles imaginaires sur la tempe d’Elvira, la tête de Siv posée sur ses genoux, le brun continuait à conter son histoire malgré les grondements de plus en plus virulents du tonnerre. Avec le temps, la pluie se fit moins forte, les éclairs moins présents. Conscient que cette accalmie ne durerait pas pour longtemps, il s’apprêtait à dire aux deux petites de retourner dans leurs chambres lorsqu’il remarqua que Siv était endormie sur ses genoux. C’était bien un des rares instants où la blonde ne se disputait pas avec sa sœur. « Aide moi un peu à la ramener dans sa chambre Elvira. » Grommelant quelques mots, la petite aida Leif à déplacer lentement Siv avant qu’il ne la prenne dans ses bras pour la porter jusqu’à sa chambre. Voyant sa seconde sœur faire la moue tout en le regardant de ses yeux déçus, le brun lui tendit sa main libre qu’elle attrapa vivement. Une des deux jumelles dans les bras, l’autre pendue à sa main, Leif fit de son mieux pour les ramener discrètement dans leur chambre. Même s’il cherchait à faire croire le contraire, répugné à l’idée d’exprimer son attachement à ces deux petites têtes blondes, elles étaient bien une des rares choses pour lesquels il serait prêt à traverser l’enfer et en revenir. Il ne pouvait nier que parfois elles lui tapaient sur le système, mais c’était comme ça dans toutes les familles, non ?

☩☩☩

Les mondanités étaient une partie de la vie d’héritier que Leif n’appréciait pas toujours. Après un long voyage en mer en compagnie de ses deux sœurs toujours en pleine chamailleries, le brun avait du revêtir ses vêtements d’apparats avant d’arriver au château où se déroulait une autre de ces soirées sans saveurs. Toujours a proximité de sa famille, ni trop loin du regard de son père, ni trop proche des jupons de sa mère. Le suédois savait à quel point il devait toujours rester à porter si jamais ses parents désiraient le faire rencontrer quelqu’un. Tout comme il savait que jamais il ne devait quitter ses petites sœurs des yeux. Heureusement pour les Von Rosen, Elvira et Siv, comme d’habitude, avaient décidées de ne pas s’adresser la parole et s’ignorer. Ce qui était toujours préférable aux chamailleries incessantes. Pareil  à un singe savant, le brun étalait sa culture lorsqu’on lui demandait, vomissant les informations qu’on lui avait fait encoder au sujet des différentes nations et familles les habitants. Toujours un sourire poli aux lèvres, toujours en pleine maîtrise de son maintien altier, le jeune enfant rayonnait et attirait l’attention sur sa personne. Tout ça était du au mérite de son éducation, stricte, mais à la fois souple et surtout tenue d’une main de fer par ses parents qui savaient que sur les épaules de l’enfant pesait le poids de toute une famille. Après avoir salué bien trop de monde à son goût, des gens importants aux plus vils des gratteurs de gloire, l’enfant pu s’éloigner plus librement de ses parents maintenant que la première partie de la soirée c’était achevée. En temps normal, il aurait été parlé avec les autres héritiers des familles de la haute noblesse. Cependant, le jeune Von Rosen avait eu assez de mondanité et d’hypocrisie pour la soirée. C’est pourquoi il s’éloigna progressivement des rires et des discussions. C’est sans mal qu’il arrive à se faufiler hors du château afin d’observer les jardins. L’été est doux et chaud, la brise qui souffle rafraichit le gamin qui se ballade en faisant le tour de la bâtisse. Pas un chat à l’horizon et rien, ni personne pour l’empêcher de s’allonger sur l’herbe molle malgré ses habits d’apparats, sa cape aux couleurs de sa famille et ses cheveux qu’on avait pris tant de soin à dompter. Alors qu’il s’apprêtait à s’installer face au lac lui rappelant sa ville de Stockholm, il remarqua un autre petit garçon face à l’étendue d’eau. Observant un instant la scène, un léger sourire étira ses lèvres lorsqu’il vit le gamin sauter à l’eau. Ce n’est qu’en s’approchant un peu plus qu’il reconnu l’héritier des Romanova. Chose qui intéressa encore plus le suédois. Si c’était un héritier comme lui, ce dernier enfreignait certainement toutes les règles de la bienséance qu’on lui avait apprise. Il sautait à l’eau parce qu’il en avait envie et pour aucune autre raison. C’était rafraichissant pour le jeune Leif d’assister à pareil spectacle. Lui qui se destinait à une vie tournée vers sa famille, lui qui se refusait bien des caprices de gamins et tâchait de grandir le plus rapidement possible, il avait envie de goûter rien qu’un instant à cette innocence. S’approchant du lac comme un futur meurtrier sur le point de passer à l’acte, l’enfant sent l’excitation consumer ses veines alors que la peur lui noue les entrailles. Si son père le trouve il n’imagine pas le savon que ce dernier va lui passer. Pire encore, si un autre adulte venait à le voir, il reconnaîtrait en lui l’héritier de la dynastie suédoise et voila comment aussi simplement le jeune Leif aura jeté l’opprobre sur son nom. C’est sans nul doute cette peur au ventre qui le poussa à rester planter là, à côté des vêtements de son homologue russe à attendre que ce dernier le remarque.
Lorsque les deux gamins se trouvent face à face, c’est une guerre de regard qui se déclare. Impassible, aucune émotion perçant son masque d’indifférence, Leif s’amusait de voir le jeune Romanova frémir de peur en imaginant les répercussions de ses actes. Il ne le quitte pas des yeux et le jeune russe en fait autant. Ils se fixent un instant, perdu dans l’océan des prunelles de l’autre alors que le gamin prit sur le fait devient pale comme un linge : « T’as rien vu d’accord ? » Un léger sourire en coin étire les lèvres de Leif qui s’imagine très bien aller raconter ça à sa mère, aux parents du gamin alors que ce dernier serait vu comme une honte par la famille. Néanmoins, Leif connait cette peur qu’il reconnait en l’autre enfant. Il la connait et surtout il la partage depuis toujours. Dans le fond, ils ne sont que deux gamins, deux enfants qu’on a forcé à grandir trop tôt. C’est surement pour cela qu’il est resté silencieux. Surement pour cela qu’il poussera le Romanova dans l’eau, décrochant la broche de sa cape qui s’écrasa au sol alors qu’il sautait à la suite de l’autre enfant. Ses vêtements complètement mouillés étaient lourd à porter, mais le brun battait des bras et des jambes tout en se dirigeant vers le gamin qui remontait à la surface en tentant de dire, la bouche pleine d’eau : « Mais t’es fou … ! » Posant ses mains sur la tête du russe, il la presse en dessous de l’eau alors que l’enfant se débat tant bien que mal pour se défaire de l’emprise de Leif. Malgré lui, le suédois se met à rire lorsque l’autre héritier attrape sa jambe et arrive à le faire couler quelques instants. Les poumons vides d’air, la tête sous l’eau, il continue à rigoler en créant d’énorme bulle autour de lui. Remontant à la surface, il continue à rire en envoyant de l’eau dans les yeux de son adversaire improvisé et pour la première fois depuis longtemps le Von Rosen agit comme un gamin, rien de plus.
« Leif Thornsten Von Rosen ! Qu’est-ce que c’est que pour un comportement !? Tu vas sortir de l’eau sur le champ! Et vous aussi jeune Romanova, je ne pense pas que vos parents aimeraient vous retrouver dévêtu en train de patauger dans ce lac. » Les coupe sèchement Lisbeth Von Rosen ses mains posées sur ses hanches alors qu’elle arbore une moue légèrement irritée. Tétanisé, Leif hésite un instant avant de se diriger lentement vers la rive. Sa mère fit quelque pas vers lui, évitant d’être mouillé par son gamin et les torrents d’eau que ses habits imbibés laissent échapper. Sortant sa baguette, Lisbeth sèche son garçon en quelque seconde et son silence semble être le silence le plus lourd du monde pour le pauvre Leif qui sent déjà la punition arriver. Derrière lui, l’enfant avec lequel il venait de partager un instant de forte complicité sort de l’eau à son tour et se sèche comme il peut avant de remettre ses vêtements. « Tu as encore de la chance Leif, si ça avait été ton père qui t’avait trouvé tu t’en tirerais moins bien que ça. Mais pour la peine, quand nous rentrerons à Stockholm tu ne pourras pas venir avec moi et l’équipage dans notre prochain déplacement commercial ! Puis, tu seras confiné dans ta chambre pendant deux semaines minimum. » « Mais, mère ! » « Je suis encore gentille Leif, n’abuses pas de ma patience. » Souffla Lisbeth tout en passant une main dans les cheveux de son beau garçon, replaçant quelques mèches rebelles avant de lui caresser légèrement la joue. Elle pouvait être dure, mais elle l’aimait plus que tout, c’était un fait. Il n’était rien que Lisbeth n’aurait fait pour ses enfants. C’est pourquoi elle se tourna vers l’héritier Romanova, moins froide, mais déjà plus distante, comme lorsqu’elle s’adresse à une personne d’une position égale avec toute l’hypocrisie requise par moment. « J’espère bien que ça sera la dernière fois que vous entrainerez mon fils dans votre sillage Hélios Romanova. Je ne pourrais tolérer que vous mettiez en danger mon fils ou ne l’entrainiez dans des plans idiots qui vous placeraient dans de fâcheuses situations comme aujourd’hui. Je n’en avertirais pas vos parents pour cette fois, mais ce n’est que si vous tenez parole.  Me suis-je bien faite comprendre, mon garçon ? » Hochant la tête, Hélios était bien incapable de faire sortir un quelconque son de sa gorge. Lisbeth pouvait être impressionnante tout autant qu’elle était terrifiante. Il n’empêchait que les deux avaient eu de la chance ce soir là et ça ne serait certainement pas la première fois pour leur duo.

☩☩☩

Ses mains agrippées aux pans de sa cape, l’enfant aurait bien aimé prendre la main de son père, mais il savait que ça n’était pas concevable. Puis l’héritier Von Rosen était bien trop âgé pour ce genre de démonstration enfantine. Surtout que lui et son père n’avait jamais réellement partagé ce genre d’instant d’intense connivence. Peut-être était-ce pour ça que le brun s’agrippait à sa cape, malgré le froid mordant qui léchait ses doigts et son souffle glacé qui prenait ses membres. La seule raison pour laquelle il était descendu dans le centre de Stockholm avec son paternel était que l’enfant désirait passer du temps avec ce dernier. Fort futé pour son âge, Leif savait que bientôt viendrait l’heure d’aller à Poudlard. Tout comme il savait que dés lors, plus encore qu’aujourd’hui, il ne partagera quasiment plus d’instant seul à seul avec le patriarche de la famille suédoise. A une bonne distance de son père, ni trop proche, ni trop loin, en accord avec les règles de la bienséance, l’enfant observait calmement le centre de Stockholm. Lui qui aimait tant la forêt et les grandes étendues d’eau, il arrivait à trouver un certain charme à cet endroit sale, plein de personnes usées. La ville avait un charme que peu lui accordaient, un charme particulier qui faisait briller les yeux du brun d’une manière différente, un peu étrange. C’est alors que les yeux encore pures de l’enfant, ceux-ci n’ayant jamais eu à faire face à l’horreur du monde ailleurs que dans les contes, pu observer les enfants enfermés dans des cages sur une scène de fortune. Fixant un instant les corps décharnés et exposés au froid qui luttaient comme il pouvait avec leurs couvertures rongées par les mites afin de trouver un peu de chaleur, l’enfant scruta ce spectacle morbide avec une attention particulière. Ce qu’il voyait n’était rien d’autre que les offres d’esclave qu’avait à faire le vendeur du coin. Quelque chose d’une banalité affligeante presque. Toutefois, le jeune suédois était bien incapable de détourner son regard de ces cages recouvertes d’une légère couche de neige. A croire que le spectacle qui se déroulait à l’intérieur de celles-ci était d’une beauté incomprise. Jörgen Von Rosen semblait bien moins ébahis par ce qu’il voyait que son fils, c’est surement pour cela qu’il tournait déjà les talons pour se diriger vers l’antiquaire avec lequel il devait marchander. Se rendant compte du manque d’intérêt de son père, l’enfant ne pu rien faire d’autre que se taire en suivant bien sagement son ainé. Il aurait aimé pouvoir tirer la manche de son paternel, lui témoigner d’un regard son intérêt sur ce qui se passait dans le coin de la vente aux esclaves, mais ça n’était pas possible. Un enfant de sa carrure, l’héritier d’une famille noble comme la sienne, il ne pouvait pas faire de vagues. Encore moins se faire remarque pour une quelconque frasque autre que son excellence. Depuis sa plus tendre enfance le petit était éduqué afin de devenir le parfait héritier. Il en était venu à dompter le kraken rugissant en lui, devenant docile, affable et toujours d’une politesse exquise, presque suintante par moment.
Ce n’est qu’au bout d’une longue heure que Jörgen sembla en avoir fini avec ses visites chez l’un ou l’autre de ses protégés. Il avait même pris le temps d’acheter des robes pour Elvira et Siv. Leif se rendait bien compte qu’il était temps de rentrer à la demeure des Von Rosen, il savait aussi qu’il ne pouvait pas demander à son paternel de faire un crochet par le marché des esclaves rien qu’un instant. Muselé, les lèvres scellées par son éducation et le froid mordant, le brun suivait tranquillement son père sans réfléchir. C’est alors qu’il remarqua que ce dernier ne se dirigeait pas vers la calèche les attendant pour leur retour chez eux, mais vers le cœur de la place. Ci et là se trouvaient des étales avec divers objets plus ou moins ouvragés et plus ou moins abordable pour la bourse des sorciers les moins riches. Les yeux toujours autant attirés par les cages à l’intérieur desquelles se trouvaient les esclaves, l’enfant se permit de s’éloigner légèrement de son père pour observer les gamins et gamines coincés entre ces barreaux. Lui aussi était pris au piège dans une cage dont il ne pouvait pas s’échapper. Ses barreaux n’étaient pas anciens, ni rongés par la rouille. Il n’était pas recroquevillé dans un coin de cette cage à se demander combien de temps il pourrait encore tenir. Sa cage était belle, ses barreaux étaient en or, ses ailes étaient brisées et il se pliait, se tordait et se cassait les os en tentant de coller à l’image qu’on avait de lui. C’était ça la vie d’héritier, se plier à des attentes sans jamais pouvoir entièrement les atteindre. Se plier, muer et changer de peau afin de se fondre dans la masse sans jamais arriver à s’échapper. Sans raison apparentes, alors que la neige commençait à tomber lourdement sur le centre de Stockholm, Leif s’arrêta en face d’une cage tout aussi vieille et usée que les autres. L’enfant coincé au fond de celle-ci n’avait rien de plus que les autres. Il était frêle, le dos vouté, avait des yeux bleus glacés. Fixant intensément le petit garçon lui faisait face, le suédois n’aurait su dire l’âge qu’il avait. En dessous des haillons qu’on avait donnés à cet esclave pour se protéger du froid, Leif devinait sans mal les os prêt à déchirer la peau de cet être malingre et décharné. Le brun fit un pas en la direction de la cage, quelque chose dans ce petit garçon dont il ne savait rien l’attirait. Peut-être était-ce la manière dont il était recroquevillé sur lui-même, à la fois abattu et prêt à abandonner sans pour autant avoir baissé les armes. Cet enfant semblait usé jusqu’à la moelle, blasé par la vie et pourtant, quelque chose dans son regard aussi froid que la glace témoignait de cette force qui l’empêchait de laisser sa vie aux mains d’une autre personne. Cet enfant n’avait rien, ce garçon n’était rien et pourtant dans cette absence d’identité, Leif sentait quelque chose qu’il avait rarement vu chez une autre personne. Ayant pesé le pour et le contre, le Von Rosen prit rapidement sa décision, tendant son doigt vers l’enfant au fond de la cage. Alors que l’héritier suédois posait ses yeux sur son père, ce dernier avait l’impression de montrer une bête, une chose, rien de plus. Pourtant, le petit sentait que ce gamin, ce fils de rien qui ne venait de nulle part, n’irait nulle part sans lui avait un potentiel insoupçonné. C’était le charme des insoumis, la fièvre des incompris. Leif sentait que ce gamin en piètre état était destiné à faire un bout de chemin avec lui. L’enfant le sentait au fond de ses tripes et ne comptait pas aller contre ce sentiment. « Père, j’aimerais avoir cet esclave. » Jörgen posa ses yeux sur le gamin dans la cage avant de lâcher un léger rire gras. « Il ne survivra même pas à l’hivers Leif, mort il ne te sera d’aucune utilité. » Le marchand d’esclave qui s’était insidieusement approché des Von Rosen rit bien trop fort à la remarque du patriarche suédois forçant volontairement les traits comme si ce dernier était hilarant. Rebondissant avec finesse, le marchand montra d’un geste ample le choix que les Von Rosen avaient à leur disposition avant de parler d’une jeune femme parfaite pour la trempe de l’héritier suédois. Hochant négativement la tête poliment, mais avec vigueur, Leif ajouta : « S’il vient avec nous il survivra à l’hiver, je m’en assurerais père. Je ne désire pas d’un autre esclave, je veux celui-ci. » Levant les yeux au ciel, le père de l’enfant réfléchit un instant avant de hausser les épaules. Dans le fond, c’était le choix de son fils. « Si c’est ce que tu désires, mais personne ne t’aideras s’il vient à mourir. Je veux que tu comprennes que tu dois assumer tes choix et tes erreurs. » Hochant la tête, Leif récupéra la clef que le marchand lui tendit après une légère conversation de ce dernier avec son père.
Une fois qu’il eu ouvert la cage, le brun fit signe à l’esclave de s’approcher. Un sourire se voulant le plus rassurant aux lèvres, celui qui portait des vêtements que son homologue lui faisant face ne pourrait se permettre souffla : « Je suis Leif Thorsten Von Rosen, fils de Jörgen et Lisbeth Von Rosen et héritier de la famille des Von Rosen. Comment t’appelles tu ? » Avec beaucoup de difficulté, l’esclave se mit d’abord sur ses pieds avant d’avancer très faiblement de la porte de la cage. Qui était-il ? D’où venait-il ? C’était un esclave. Il n’était rien de plus qu’un esclave, son identité avait été effacée des années plus tôt et ne restait depuis lors rien. Rien d’autre qu’un vide au milieu de sa poitrine et des souvenirs auxquels il n’avait plus la force de se raccrocher. « Je suis… » Les yeux du marchand se posèrent sur l’esclave qui baissa vivement les yeux en comprenant le message. Il n’était rien, ne voulait rien. Son passé, son présent et son futur était tourné vers cet héritier qui venait de l’acheter. Sa vie ne tournait plus qu’autour de ce dernier même s’il sera surement versatile, imbu de sa personne et violent à ses heures. L’esclave n’en doutait pas, il ne pouvait néanmoins rien y faire. « Votre esclave. » « Que dirais tu de t’appeler Soren ? J’aime bien le prénom Soren moi. » Le regard océan de l’esclave se posa sur Leif qui continuait à sourire très légèrement. Soren ? C’était joli Soren. Leif aimait bien ce prénom. Ca sonnait comme un nouveau départ. Comme un nouvel espoir et la chance de faire les choses bien.

☩☩☩

Discutant du dernier artiste que son père avait réussi à dénicher, une véritable perle, Leif s’extasiait devant une sculpture représentant une divinité nordique. Les adultes autour de lui s’amusaient de voir l’héritier aussi passionné par un morceau de roche travaillé. Mais c’était plus pour Leif. C’était plus pour la famille Von Rosen. Comme Jörgen, l’héritier de la famille possédait un gout inné pour tout ce qui était beau. L’art était une chose que le brun adorait, le passionnait littéralement. C’était bien la seule chose qui offrait des émotions au petit sans que ce dernier ne soit répugné par ce qu’il ressentait. Contant la douceur du tracé dans la pierre, le talent de son auteur, l’enfant repéra l’héritier russe, son meilleur ami, qui lui faisait discrètement signe de l’autre côté de la pièce. Bien qu’il rêvait de parler plus longuement de cet artiste au talent incroyable, discuter de la beauté du monde et de l’homme dans ce qu’il avait d’artistique, le brun cessa petit à petit de parler avant de se frayer un chemin jusqu’à la porte de la pièce centrale de la demeure des Von Rosen. Sur le point de se faufiler hors de chez lui en toute discrétion, il jeta un dernier coup d’œil par-dessus son épaule, s’assurant qu’on ne l’avait pas remarqué, avant de sentir une main douce et frêle se poser sur son épaule. « Tu comptes encore t’éclipser avec mon frère ? » La voix de Czarina immobilise Leif plus que ne l’a fait sa main. Un léger sourire aux lèvres, le petit garçon se retourne vers la russe. Plantant son regard plein de verdure sur la petite fille, il passe une main délicate dans les cheveux de la belle savamment coiffé avant de dire : « Qu’est-ce qui te fait dire que je vais rejoindre ton frère ma très chère ? » Un léger sourire étire les lèvres de la Romanova alors qu’elle hausse les épaules. « Tu m’emmènes avec vous Leif ? Promis je serais discrète. » Glissant ses doigts sur la joue de la gamine, le suédois lui offre un sourire légèrement désolé. Il la prendrait avec si sa santé n’était pas si fragile, puis ses escapades avec Hélios lui étaient si chères il les passait avec son meilleur ami. « Pas cette fois ma future princesse, mais promis je te ramène un présent pour me faire pardonner. » Leif était doux avec Czarina, il était plus tendre avec elle qu’il ne l’était avec personne d’autre hors de sa famille. Cela faisait plus d’un an que dans sa famille on parlait de potentielles fiançailles entre lui et la petite. Le brun n’était pas contre l’idée. Il connaissait l’influence des Romanova, savait la piètre santé de la belle. Il avait pris le temps d’apprendre à la connaître, s’attachant presque à la personnalité de l’enfant et surtout faisant de son mieux pour qu’elle se sente bien en sa compagnie. Si Czarina devait être sa femme, en étant une Romanova, il refusait d’avoir une mauvaise image aux yeux de cette dernière. Surtout qu’il s’agissait de la sœur de son meilleur ami, son meilleur ami secret certes, mais son meilleur ami quand même.
Après deux longues heures passées à vadrouiller autour de la demeure des Von Rosen en compagnie d’Hélios, Leif fit un crochet par sa chambre pour y récupérer un coffret avant de revenir dans la salle principale où se déroulait la soirée. Installé à une table en compagnie de ses parents, Czarina semblait attendre désespérément quelque chose qui ne venait pas. Arrivant à la hauteur de la petite, Leif salua poliment ses parents avant de prendre la main de leur fille et de l’emmener un peu à l’écart. « Voila ce que je t’ai ramené. » Souffla le brun tout en lui tendant le coffret. Contrairement à ses habitudes, il ne lui avait pas ramené une fleur, une belle pierre ou un objet trouvé dehors. Il avait pris un soin extrême à choisir son présent en la compagnie de sa mère qui l’avait aidé. Son regard posé sur la petite, Leif scrutait avec attention les expressions de cette dernière lorsqu’elle découvrit la boussole à peine plus grande qu’une pièce de monnaie, mais bien plus épaisse. L’objet, créé par un artiste du coin, possédait gravé sur sa tranche le blason des Von Rosen ainsi qu’une carte du monde en miniature dans son cadran. La petite observa un instant la boussole avant de sourire largement. Leif sentait qu’elle l’aurait bien pris dans ses bras s’ils n’étaient pas au milieu d’une soirée mondaine, scruté par leurs parents respectifs. Au lieu de quoi, elle l’embrassa poliment sur la joue avant de souffler : « Merci Leif, je l’aime beaucoup. » Attrapant la lanière de cuir au bout de laquelle la boussole était accroché, le brun passa la lanière autour du cou de la petite avant de faire un nœud que lui avait appris sa mère. Soulevant la chevelure de Czarina, il fit glisser la boussole délicatement pour qu’on puisse en observer le cadran. « Je me suis dit que comme ça tu sauras toujours où me trouver, il te suffit d’observer la carte et de suivre l’aiguille de la boussole. » En vérité, il avait eu l’idée avec sa mère. Ensuite, il avait réfléchit à ce qu’il pourrait dire et voila la seule chose qu’il avait trouvé. « Ma mère m’a dit à de nombreuse reprise que la seule chose qui permettait aux marins de ne pas se perdre en mer c’était leur boussole. Ca leur permet de toujours retrouver leur foyer et les êtres qui leurs sont chères. Comme ça tu pourras jamais te perdre. » Le jeune Von Rosen n’avait pas idée à l’époque de la tempête qu’il alimentait sans le vouloir. Alors persuadé de se marier avec la jeune Czarina, il ne se doutait pas que ses attentions censées amadouer sa future épouse et la légère tendresse qu’il éprouvait à l’égard de la sœur d’Hélios allaient lui couter cher.


☩☩☩

Le cœur du brun battait la chamade. S’emballait dans une douloureuse course contre la montre sans que ce dernier ne puisse rien y faire. Maudissant cet organe inutile, Leif aurait aimé le faire taire une fois pour toute du haut de ses douze ans. Cela faisait deux jours que l’on préparait la demeure des Von Rosen pour l’annonce des fiançailles. Deux journées entières d’agitation passée à déambuler dans les couloirs de sa maison sans savoir que faire pour se préparer. Très simplement, Leif cherchait à compartimenter ses émotions, repoussant les doutes, la peur, l’excitation aussi. Lui qui avait accepté de se marier à Gyda Brynhildr, le voila fiancé à sa jeune sœur dont il ne savait rien. Certes, il était en âge de faire ses propres choix. Certes, malgré ses douze jeunes années le brun avait accepté.  Mais ce dernier tremblait à l’idée de rencontrer sa future femme. Lui, le vaillant héritier de l’empire suédois. Le futur roi des mers comme disait sa mère en riant lorsqu’elle le voyait monter sur le pont d’un bateau. Lui, le gamin qui était persuadé depuis plusieurs années déjà qu’il allait finalement être promis à la sœur d’Hélios. Et voila qu’en moins de quelques mois ses plans avaient été troublés. Peu importait la femme, peu importait la fille. Leif savait que ce qui importait véritablement c’était les alliances signées par cette future union. Voila pourquoi il était là, fier et droit dans ses vêtements d’apparats. C’était pourquoi, installé entre ses parents, la main de sa mère posée sur son épaule, il regardait la calèche des Brynhildr s’arrêter devant leur demeure sans plus ciller. Peu importait l’apparence de cette Freyja, peu importait si elle était intelligente ou bien stupide. Il n’avait guère à se soucier de son tempérament, ni même de quelconque problèmes qui pourraient venir ombrager leur futur. Ce n’était pas une femme à laquelle il était promis aujourd’hui, mais bien un contrat. Un contrat qu’il devait signer par sa lignée, un contrat qu’il approuvait en se mariant à un morceau de viande. L’héritier suédois n’avait pas le choix, il avait offert les clés de son futur à son père afin que ce dernier agisse dans l’intérêt de leur famille. Malgré cette conscience morbide, cette absence d’insouciance et d’espoirs inutiles pour son futur, le brun était toujours un gamin. Le genre d’enfant à aimer grimper aux arbres, courir dans les prés et monter à cheval. Il avait beau faire tout son possible, il n’avait pas encore la distance et la maturité nécessaire afin de repousser les élans de son cœur. Il se maudissait parfois pour encore posséder cet organe palpitant et si terriblement irritant. Tout comme il se maudit lorsque ce dernier se mit à battre la chamade alors que sa future fiancée se présentait à lui.
Les yeux de la petite fille étaient rougis par les larmes, encore légèrement bouffis d’avoir tant pleuré. Leif n’avait aucun mal à retracer le cours de sa peine sur ses joues usées par la douleur. Il s’était préparé à cette rencontre, avait appris ses répliques par cœur, il savait comment parler, que dire lorsqu’il fallait répondre et comment bien se présenter. Néanmoins, il ne s’était pas préparé à affronter une enfant en plein deuil. Il ne savait pas quoi dire ou quoi faire face à cette douleur qu’elle peinait tant à cacher. Gyda était morte. Gyda était la grande sœur de Freyja. Bien sur, il aurait du s’en douter. Après un silence long et pesant, Lisbeth poussa son fils avec douceur vers l’avant pour qu’il parle. Ce dernier offrit son sourire le plus tendre et le plus rassurant à la petite Brynhildr tout en attrapant sa main et en embrassant le dos. « Mon prénom est Leif et je suis honoré de te rencontrer Freyja. Si nos parents nous le permettent, voudrais tu que je te fasse visiter ? » Hochant la tête, Freyja passa une main sur ses joues, tentant vainement d’essuyer les sillons que ses larmes avaient creusées avant que son père ne lui donne un léger coup de coude pour qu’elle parle à son tour. « Avec… Avec plaisir. » La main de la petite toujours callée entre ses doigts, il la traina dans son sillage pour qu’elle le suive.
Au bout d’une heure et demi, le Von Rosen avait finalement trainé sa promise hors de la propriété familiale pour s’éloigner de la folie tournant autour d’eux. Allongé à même l’herbe haute et mole du champ d’un cultivateur vivant à proximité de chez lui, Leif fixait le ciel en détaillant les nuages du bout des doigts. S’il l’avait voulu, il aurait pu essayer de consoler Freyja. Il aurait pu lui dire que la douleur de la perte valait la chance de l’avoir connue. Ou bien qu’il serait toujours là pour la soutenir et que même s’il n’avait pas vraiment connu Gyda, il savait qu’elle ne voudrait pas qu’elle soit triste. Cependant, le suédois savait à quel point ces mots étaient des mensonges. Des mensonges pieux ayant pour vocation de la faire se sentir mieux, mais rien qui ne pourrait durablement soulager son cœur. L’espace d’un instant le brun s’imagina perdre une de ses sœurs, même s’il était bien conscient que le pincement au cœur qu’il ressentait n’avait rien avoir avec la douleur que Freyja devait ressentir à cet instant. « Je… je suis pas très doué avec… ces choses, les sentiments… » Tenta t’il péniblement de dire avant de prendre une longue pause. Non, il n’était pas doué avec les sentiments, ceux-ci avaient tendances à le répugner, lui donner l’impression d’une faiblesse maladive dont il ne pouvait se défaire. C’est pour cela qu’il les évitait, compartimentait ses émotions, analysait les événements. Les seuls personnes avec laquelle il s’autorisait à ressentir ces choses c’était sa famille et son ami russe en lequel il avait une totale confiance. Sinon, le reste du temps, la raison guidait ses actes et pas un cœur prêt à sombrer face aux tourments. « Je vais surement pas être facile tous les jours. Et personne ne sait qui on sera d’ici une dizaine d’années, mais je peux te promettre une chose Freyja. On est deux dans cette histoire, même si je serais pas le fiancé dont tu as pu rêver ou dont tu rêverais, on est à deux dans cette histoire. Ca signifie que je suis avec toi. T’as pas besoin d’être seule pour ressentir ce que tu… ressens. » Posant ses yeux sur la jeune fille, il lui offrit un léger sourire un peu penaud. Il n’était vraiment pas doué avec les sentiments, les émotions et toutes ces choses bien trop compliquées pour lui. Néanmoins, il avait tenu parole et avait fait de son mieux pour que la petite Brynhildr se sente à l’aise, comme il l’avait promis à son père.



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Leif Von Rosen
YOU MAY HAVE YOUR SWORD
BUT I HAVE MY BOOKS
Leif Von Rosen

YOU MAY HAVE YOUR SWORD BUT I HAVE MY BOOKS

LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS Tumblr_mzlkbhBg6C1r00543o1_r1_250
EINN MEð SJÁFLUM MÉR † You don't need to pretend that perfection is your friend. 'Cause we're all broken, we all end up alone. Love your flaws and live for your mistakes. Beauty's on the surface wearing thin, come closer show the marks upon your skin.


ϟ ÂGE : 22 ans
ϟ CURSUS : Politique et justice du royaume
ϟ ALLÉGEANCE : Les Von Rosen
ϟ BUT : Une blonde incapable de rester à sa place.
ϟ EPOUVANTARD : Son frère devenant héritier à sa place.
ϟ PATRONUS : Un corbeau, comme l'animal d'Odin.
ϟ MIROIR DU RISED : La famille Von Rosen régnant sur les mers comme sur la terre.


LOVE IS A REVOLUTION
RELATIONS:
JOURNAL INTIME:
MessageSujet: Re: LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS EmptyLun 23 Juin - 11:29

howlin' wolf
“ They call you heartless; but you have a heart and I love you for being ashamed to show it. ”

I HAVE SCARS ON MY HANDS FROM TOUCHING CERTAIN PEOPLE

La colère avait un gout de fer et de sang. La colère pouvait être chaude et fluide, douce et écœurante. Alors que son poing s’abattait lourdement sur la table, ses mains s’agrippant aux feuilles jaunies se trouvant là, Leif ne savait pas ce qu’il faisait. C’était un bruit informe, une boule sans couleur, sans poids, sans odeur qui écrasait sa poitrine. Un peu plus et il n’aurait pas senti qu’elle se trouvait là. Un peu plus et comme le reste il aurait pu l’ignorer. Mais, c’était de trop. L’air se frayait un chemin chaotique jusqu’au poumon du suédois qui haletait comme s’il venait de faire une course contre le temps. Peu habitué aux élans du cœur, ce dernier muselé depuis trop longtemps déjà, au final Leif ne savait pourquoi il craquait ainsi. Le miroir de sa chambre vint s’écraser contre les dalles de marbre alors que le brun s’écorchait avec des éclats de verre. La vision troublée par des émotions qu’il ne connaissait pas. Goutant pour la première fois des embruns aux paupières, le Von Rosen vivait tout ce qu’il fuyait. Ses sentiments, les émotions qui se nouaient autour de sa gorge et qui ne voulaient plus le lâcher. Tapant contre la table, retournant le divan de son salon privé, arrachant les couvertures de son lit tout en hurlant de frustration. Rien de tout cela ne pouvait faire taire l’inéluctable vérité. La conscience profonde et indéniable de son absence totale de prise sur sa propre vie. Comment avait il pu être assez idiot que pour croire qu’il pourrait ne serait-ce que choisir l’orientation de ses études ? Il était un héritier tout de même ! Sa vie, il ne la vivait pas pour lui. Il la vivait pour ses ancêtres, pour ses descendants. Dans le fond, il n’était que le chainon d’un rouage à huiler. Qu’un élément important d’une chaine dont il ne pouvait se soustraire. Taper contre le mur de rage. Sentir la peau se fissurer sous les coups. La douleur. La douleur. Cette chose si tangible. Leif ne savait pas quel était la manière de gérer ces choses. La déception, la honte, les regrets. S’arrêtant finalement devant une toile aux teintes ombragées, ce qui l’emplissait depuis de longues minutes déjà sembla s’évaporer. Perdu dans la contemplation de cette œuvre d’art qu’il aimait depuis sa plus tendre enfance, mais qu’il n’avait jamais compris, le brun trouva un semblant de paix. La lourdeur du pinceau, la rage des traits, la couleur sombre et emportée. Peut-être était-ce ça l’art. Un ensemble bouillonnant et jaillissant de sentiments incompris. Peut-être que l’art venait comme ça. Pour le brun qui avait passé sa vie à cultiver son goût pour l’art, l’art d’être, l’art de paraître, l’art d’aimer l’art, le vide qu’entraina cette découverte était inouïe. Comme une ile déserte perdue au milieu d’une mer de silence. Pareil à un torrent perdu au milieu d’un désert à feu et à sang. Assis à même le sol, à même les débris de verres, les plumes déchirées de ses oreillers, les livres éparpillés et tout le reste. Il était perdu au milieu d’un tout. Au milieu d’une œuvre qui le comprenait lui. L’héritier déchu de son piédestal. Celui qui croyait pouvoir choisir et dont les désirs étaient passés sous silence. Le brun n’avait plus de larmes à laisser couler, plus de regrets à exprimer. Il ne pourrait pas choisir le cursus de Défense et protection du monde magique ? Tant pis. Tant pis. Où est-ce que ça mène après tout ? Tant pis. Ce n'était pas comme s'il comptait choisir comment se déroulerait sa vie. Le chaos régnant autour de lui témoignait des choses qu’il aurait aimé pouvoir dire à son paternel. Le silence qui sortait de sa bouche, entrecoupé par sa respiration sifflante, était la seule réponse qu’il était capable de donner. Alors oui, il avait passé sa vie à cultiver son corps, ses plans futurs, ces choses qui ne lui serviraient à rien. Rien de plus que des ancres pour le tirer vers le fond. Peut-être était il perdu au cœur d’une mer trouble de sentiments et d’émotions, mais il n’était pas un suédois pour rien, il savait nager. Et déjà il avait ravalé toutes ces choses qui l’oppressaient, remettant à sa place la muselière de son cœur, refusant de le voir à nouveau s’exprimer ainsi. Il ne pouvait pas se le permettre. Cette faiblesse qui lui collait à la peau. Cette médiocrité accablante qui pesait sur cette pièce. Il ne pouvait se le permettre. En aucune circonstance.

☩☩☩

Le louveteau à ses pieds se tortillait sous l’effet de la douleur en glapissant douloureusement. Attrapant se dernier par l’échine, l’épée toujours en main, Leif se laissa tomber en arrière lorsque la hache de son adversaire frôla son visage. La sueur et le sang recouvrait son armure composée seulement d’une côte de maille et d’un revêtement en cuir frappé par l’écusson de sa famille. Le petit animal en main, qui lui servait plus de boulet que de réel compagnon pour ce combat, Leif continuait à reculer sous les yeux inquisiteurs des spectateurs présents. Il représentait les Von Rosen, l’honneur de sa famille était en jeu, le suédois le savait bien. Néanmoins, la montagne lui faisant face, accompagnée d’un ourson bien en chair, semblait être un ennemi imbattable. Ce dernier faisait danser sa hache d’une grandeur incroyable tout en riant face à sa victoire proche. Ce sang-mêlé, surement fils d’un géant et d’un autre mêlé, riait de sa victoire face au ridicule héritier des Von Rosen. Ce dernier blessé, obligé de porter l’animal qu’on lui avait attribué dans une main, semblait en bien mauvaise position. Néanmoins, le suédois avait plus d’un tour dans sa manche et si sa force pur ne pourrait abattre la montagne qui lui servait d’adversaire, il lui faudra trouver autre chose.  Décrivant des cercles dans l’arène, toujours à plus de deux mètres de distance de son adversaire, Leif cherchait une solution à son problème. Se laissant de plus en plus acculer contre l’un des murs de l’arène, c’est là qu’il comprit la solution à son problème. Incapable de se défaire de l’omniprésence de son adversaire, le brun se retrouva adossé au panneau en bois d’un des murs de l’arène. La boule de poil gémissante toujours coincée dans le creux de son bras gauche, son épée fermement agrippée par sa main droite, il sentait le coup venir. Persuadé de sa victoire, l’adversaire de Leif leva sa hache en l’air alors que les spectateurs frémissaient face à l’inéluctable destinée de cet affrontement. Ils pouvaient déjà imaginé le jeune Von Rosen au sol, ensanglanté alors que des médicomages se ruaient vers ce dernier pour le sauver d’une mort certaine. Jörgen Von Rosen lui-même fulminait dans son siège à l’idée que le roi Peyredragon ne mette pas fin à ce qui semblait être une mise à mort. Lorsque la hache commença à s’abattre sur le combattant suédois, ce dernier bondit entre les jambes de son adversaire, rampant pour se retrouver dans le dos de ce dernier. Les mains agrippées à sa hache, le semi-géant tenta de soulever cette dernière à nouveau, mais la lame de l’arme était prise au piège dans le bois.
Conscient qu’il était désarmé, la montagne de muscle fit appelle à l’animal qu’on lui avait assigné alors que Leif déposait sa boule de poil au sol. Celle-ci se mit à geindre de plus belle en voyant l’ourson se précipiter sur celui qui était son nouveau maître. Malgré une blessure au flanc et de lourdes difficultés à tenir sur ses pattes, l’animal tenta de trotter vers l’ourson dont il se mit à mordiller la patte. L’animal ainsi attaquer par un louveteau blessé ne fit qu’une bouché de lui alors que ses crocs se plantaient dans la patte du louveteau. Pendant ce temps, Leif réussi à faire tomber son adversaire, d’un coup de pied bien placé lui retira son casque avant de poser son épée sur sa gorge. « Abandonne ! » Dans les gradins, la famille Von Rosen trépignait d’impatience quant à l’issue probable de ce combat. Un glapissement déchirant brisa le cœur de la foule lorsque le louveteau attribué à Leif fut libéré des mâchoires de l’ourson ensanglanté et mourant. Peu désireux de voir la bestiole, aussi débile puisse t’elle être, mourir, l’héritier suédois donna un premier coup de pied dans le crâne de son adversaire avant de recommencer la manœuvre jusqu’à ce que l’arbitre du combat n’interrompe ce dernier. Lâchant son arme, le vainqueur du fameux tournoi de la Rose alla ramasser l’animal en train d’agoniser alors qu’on enfermait l’ourson dans une cage. La boule de poil entre les doigts de Leif avait l’air si minuscule alors qu’un souffle saccadé et douloureux s’échappait de son museau. « Qu’on vienne l’aider. » Appela le jeune vainqueur du haut de ces vingt ans alors qu’un membre de la délégation des Vasirilis armé d’une baguette se dirigeait vers lui.

Leif n’usa pas de son souhait afin d’obtenir des terres ou même de l’argent. Les souhaits de ce type étaient inutiles pour une personne de son rang. C’est pourquoi, en règle générale, les héritiers qui avaient la possibilité de demander n’importe quoi avaient tendance à souhaiter des choses farfelues. Beaucoup pensaient que le brun oserait demander au roi une des épées valkéryannes, beaucoup se trompaient. En train de se préparer dans sa chambre, Freyja sur le point d’arriver d’une minute à l’autre, cette dernière, comme le voulait la convention, étant sa reine de beauté et d’amour, le brun ne fut pas étonné qu’on toque à sa porte. Comme toujours, Soren alla répondre et au lieu d’introduire quelqu’un dans les appartements de Leif, amena une petite boite à l’intérieur de laquelle quelque chose bougeait. « Avec les sincères félicitations du roi, voila ton souhait exhaussé. » Pareil à un gamin ouvrant les présents qu’on lui offrait le jour de son anniversaire, le suédois arracha le sommet de la boite pour voir la boule de poil idiote qu’il avait demandé à posséder. L’animal, propre et soigné, se mit à glapir comme un idiot en voyant son nouveau maître. « A ta place, j’aurais tout demandé sauf la boule de poil. » Riant, Leif attrapa l’animal qui vint naturellement se blottir contre son nouveau maître. Le brun était loin d'être idiot et voyait en l'animal bien plus qu'un compagnon. Il avait déjà des plans pour cette boule de poil, mais avant ça il lui faudrait apprendre la projection dans l'esprit d'un animal. Le suédois ne faisait rien sans y avoir réfléchi au préalable. « Cette boule de poil à failli mourir pour que je ne me retrouve pas à faire face à ce gros plein de soupe d’ourson. Puis, je suis sur que cette bestiole me sera utile d'une manière ou d'une autre. » Haussant les épaules, Soren leva les yeux au ciel en faisant sa moue qui signifiait qu’il ne comprendrait jamais Leif. Ce dernier lui offrit un léger sourire avant de ramasser la couronne de roses à la taille de l’animal. Comme s’il s’agissait de son bébé, le Von Rosen la posa sur la tête de l’animal avant de dire : « On dirait que tu vas être ma reine de beauté et d’amour. Comment est-ce qu’on va bien pouvoir te nommer ? » L’esclave en train de nettoyer l’armure de son maître souffla de l’autre bout du dortoir de Leif : « Tu trouves pas que boule de poil lui va comme un gant ? » Poussant un soupire amusé, Leif caressa le louveteau tout en l’observant réellement pour la première fois. Maintenant qu’il n’était plus recouvert de sang et de blessures, la bête avait l’air encore plus jeune et inoffensive. Inspectant l’animal, il découvrit une tache blanche en forme de croissant de lune au niveau de son oreille droite légèrement fendue. Un léger sourire aux lèvres, le jeune homme murmura à l’animal : « Tu seras Hati, le loup qui courait après la lune comme le veut la légende. »

☩☩☩

Fixant Freyja en train de s’égosiller, Leif se disait qu’elle avait l’air d’un pantin désarticulé dont aucun son ne sortait de sa bouche. Il l’entendait crier, se plaindre, essayer de faire entendre son point de vue. Il l’entendait, mais ne l’écoutait pas. L’héritier Von Rosen n’avait cure des bons sentiments de la suédoise. Certes, elle allait finir par devenir sa femme, c’était écrit dans la pierre depuis leur douzième année et rien ne pourrait le changer. Certes, ils ne pouvaient lutter contre leur destin et les choix qu’on avait faits pour eux, ça n’empêchait que le brun refusait de s’attacher à cette personne. « … Et tu crois pouvoir décider de mes choix, me réduire au silence comme une femme docile, mais je ne suis pas ta chose Leif Von Rosen. Héritier ou non de la lignée suédoise à laquelle j’ai prêté allégeance, je m’en fiche. » Passant une main dans ses cheveux, le brun hocha lentement la tête tout en s’approchant de la belle. Posant ses mains sur les joues de cette dernière, il posa son regard ombragé sur cette dernière un léger sourire en coin aux lèvres. « J’ai presque l’impression de faire face à Morrigan. Cette Ravenclaw est vraiment douée pour te retourner la tête. » Il caressa du bout de ses pouces les joues de la jeune femme, il savait ce qu’il faisait. Leif était loin d’être un idiot et jouer avec les sentiments des autres était un art dont il était passé maître. Ses yeux scrutant les traits de la jeune Brynhildr, il approcha son visage du sien en testant les limites de cette dernière. Le mouvement de recule esquissé par la belle, aussitôt réprimé par cette dernière, offrit à Leif toutes les informations qu’il voulait. Il pouvait sentir sous ses doigts la belle frémir et en même temps trembler. Elle le désirait autant qu’elle le craignait et ça avait le don d’amuser le Von Rosen. Freyja pouvait faire la forte, paraître implacable et faire semblant, malheureusement son fiancé n’était pas dupe. « Tu as beau faire beaucoup de bruit, chère fiancée, tu aboies plus que tu ne mords et c’est un des plus malheureux défauts. » Troublée, Freyja se défit de l’emprise du brun avant de reculer d’un pas. Cette proximité qu’elle avait pu désirer des années durant lui faisait peur à cet instant. Leif avait quelque chose derrière la tête, elle pouvait le sentir et ça l’effrayait. « On est deux dans cette histoire Leif et si j’avais su que… » « Si tu avas su tu aurais fait quoi ?! Tu aurais été pleurnicher auprès de ton père pour lui demander de ne pas te fiancer de force à cet héritier imbu de lui-même, irritant, manipulateur et impétueux ? S’il te plait, arrête un peu tes enfantillages. Même si tu l’avais voulu, rien n’aurait pu te sortir de ces fiançailles forcées… Rien ne peut non plus te sauver de ce mariage que, malgré ce que tu dis, tu sembles désirer. » Fier de son effet, Leif souriait légèrement alors qu’il se servait un verre à boire. Le brun avait tout prévu et même s’il était répugné à l’idée d’épouser cette fille, il n’avait pas véritablement le choix. Ses parents avaient fait des arrangements dont il ne pouvait se défaire et depuis longtemps il les acceptait. « Parlons en du mariage, toi qui semble si prompt à éviter le sujet voila que tu le remets sur la table. Est-ce qu’il y aura seulement un mariage ? Cela fait des années que tu sembles plus intéressé à fuir l’idée qu’à admettre qu’il va arriver. Tu ne m’as même jamais… » Fixant la belle, son sourire disparu légèrement. Non, il ne l’avait jamais embrassé, ni même gardé dans son lit pour la nuit. C’était des choses qui refusait depuis toujours et qu’il n’accepterait une fois le mariage prononcé que dans la mesure du nécessaire. Il ne voulait pas de Freyja, depuis leur rencontre c’était ce qu’il se disait. Tout comme il n’aurait pas voulu de Gyda, il ne voulait pas de cet article de seconde-main qu’on lui avait donné par nécessité. « Et toi, tu sembles toujours si empressé de coucher avec celui qui aurait du être le mari de ta sœur. C’est quand même étonnant pour la petite fille qui ne faisait que geindre à son sujet et qui s’est même rapproché de Morrigan pour la simple et bonne réponse qu’elle lui rappelle sa défunte sœur. Tu crois qu’elle en pense quoi Gyda six pieds sous terre ? » Les yeux ne quittant pas Freyja du regard, Leif senti venir la claque. La tension dans sa nuque, les muscles de son bras tendus trahissaient ses prochaines actions. Néanmoins, le brun se laissa faire. Malgré ses réflexes de combattant, il regarda la belle s’approche et reçu sa gifle sans broncher, perdant son verre des mains au passage.  Avant même qu’elle ne puisse réagir, Leif avait déjà sa main sur la gorge de la belle et la plaquait violement contre le mur. Immobilisée par la poigne de son fiancé, Freyja ne bougea pas, ne tenta même pas de se débattre. S’il le voulait il n’aurait pu faire qu’une bouchée d’elle, néanmoins il se contenta de la fixer lourdement pendant ce qui sembla être une éternité. « Je vais pas te faire de mal Freyja, pas comme ça. Tu vas être ma femme et pendant toute ta vie tu te demanderas ce qui se passe sous mon crâne. » Approchant son visage de celui de la suédoise, leur souffle se mélangeant en une vague erratique, sa main libre glissa le long de la jupe de sa fiancée. Cette dernière se débattit légèrement, mais le regard du brun était sans appel. « Ta vie ne sera sans doute qu’un mensonge. Quand on aura besoin d’un héritier, j’accomplirais mon rôle de mari. Quand on aura besoin de se montrer en public, je serais le meilleur mari possible, aussi prévenant et affable que tu pourrais le souhaiter. » Continuant à sourire de son sourire prétentieux, il posa ses lèvres sur la joue de la jeune femme avant de remonter jusqu’à son oreille. « Peut-être même que je te dirais je t’aime une fois, deux fois. Peut-être que je le répèterais en permanence pour que tu finisses par y croire. » Sans prévenir, il lâcha la belle, reculant de plusieurs pas avant de s’asseoir sur son lit avec nonchalance. Bien sur qu’il aura à lui dire qu’il l’aime, rien que pour sauver les apparences. Rien que parce qu’il devra lui faire croire pour qu’elle reste docilement à sa place. L’amour est une arme, stupide et barbare, mais elle dompte les cœurs. « Je t’aime Freyja Brynhildr, je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Et ça me terrifie de m'accrocher ainsi à toi alors que je sais que je ne devrais pas. Tu me tues et je sais pas quoi faire à part te repousser pour lutter contre ça. » Son intonation, la douceur et la peur qui jaillissaient de son regard étaient d’une intensité que le brun avait rarement eu en présence de la suédoise. Passant une main dans ses cheveux, l’air totalement démuni, presque faible, les mots qu’il venait de prononcer résonnaient encore dans la pièce. Le fier et vaillant Von Rosen ressemblait à l'ombre de lui même à cet instant précis. Si faible, si minuscule. Le silence était lourd, le regard de Freyja aussi. C’est alors que le rire tonitruant de Leif interrompit cet instant de grâce. Les yeux rieurs du brun, sa moue méprisable et ses lèvres étirées brisaient le charme. « Protège ton cœur petite princesse, ce n’est pas ici que tu trouveras l’amour dont tu peux rêver.. »

☩☩☩

« Si vous êtes ici aujourd’hui c’est que par votre valeur vous avez su  attirer notre attention. » Debout au bord d’un trou d’une dizaine de mètres de profondeur, Leif regardait le spectacle qui s’offrait à lui au fond de ce trou. Une vingtaine de sorciers se fixaient en chien de faïence sans savoir ce qui allait se produire ou pourquoi ils étaient là. A sa droite, son vice-président et meilleur ami, Hélios semblait partager son excitation. C’était leur première année à la tête de l’ordre et l’un comme l’autre refusait que ce dernier sombre à cause d’eux. Ils se devaient d’obtenir les meilleurs nouveaux membres possibles et assurer cette cohésion fraternelle qui unissait tous les membres des vaillants combattants. Se raclant la gorge, les yeux d’une vingtaine de sorciers paumés le suivaient du regard. « Peut-être avez-vous eu la chance d’entendre parler des vaillants combattants, mais j’imagine que pour la plupart d’entre vous ce n’est pas le cas. Aujourd’hui est le jour où vous avez l’opportunité d’entrer dans l’ordre de Poudlard le plus secret et le plus exigeant quant à l’adhésion de nouveaux membres. » Fixant les recrues une à une, passant de la meilleure archère de son année, à ce gamin dont personne ne sait qu’il cache une force brute, Leif espère avoir fait les bons choix dans sa sélection. « Vous connaissez la valeur d’un vrai combat, celui où les poings importants plus que les dires de l’arbitre. Ici, chez les vaillants combattants nous connaissons cette valeur, nous voulons la perpétuer et n’avons pas peur de voir du sang éclabousser nos armures. Seul les plus valeureux, les plus forts et talentueux peuvent nous rejoindre. Les derniers debout dans ce trou seront nos nouvelles recrues. Etant passé par là, je vous souhaite bien du courage. » Un membre de l’ordre donna des consignes aux recrues alors que Leif et les autres personnes présentent autour du trou regardaient le spectacle sans rien dire. Ils étaient tous passés par là. La peur, l’excitation et puis cette urgence qui les avait poussés à se battre comme si leurs vies en dépendaient. Leif avait été recruté sur le tard, mais il avait su prouver sa valeur à plusieurs reprises. C’est ainsi qu’il était devenu président de l’ordre. C’est pourquoi il se retrouvait avec la lourde tâche de décider quand ça en serait assez, quand les recrues auront passée ce test.
Au bout d’une heure de combat, d’abord en petit groupe, puis individus contre individus, seul cinq personnes restèrent debout. Un léger sourire aux lèvres, Leif lança l’échelle en corde aux nouvelles recrues qui furent accueillis par les membres de l’ordre comme des rois. « Pour fêter ça, tous à la taverne d’Aeredale ! » Attrapant par la nuque son meilleur ami, Leif lui offrit un de ses plus grands sourires tout en soufflant tout bas : « C’est pas impossible qu’on arrive à faire quelque chose de bien de l’ordre cette année. » Bien que les deux amis cachaient en permanence les liens les unissant, Hélios hocha vivement la tête alors qu’ils se dirigeaient tous ensemble vers la taverne. Ce qui se passait chez les vaillants combattants restait chez les vaillants combattants et tous les membres le savaient.

☩☩☩

La ceinture en cuir du Von Rosen claqua d’en l’air avant de s’abattre sur le dos de son esclave. Ce dernier ne pu s’empêcher de tressauter face à la douleur que le cuir déchirant sa chair produisit. Faussement indifférent, Leif scrutait les personnes venues admirer le spectacle avec un mépris bien caché dans le regard. Agrippé à une des colonnes de pierre du château, Soren restait silencieux malgré le sang s’écoulant de ses plaies nouvelles. Le jeune héritier suédois aurait aimé qu’il en fut autrement. Cependant, cela faisait déjà bien trop de mise en garde non suivie d’acte qu’il proférait à son esclave que pour pouvoir encore laisser passer ce que beaucoup jugeaient comme un affront. Serrant la lanière de cuir entre ses doigts, Leif leva à nouveau le bras avant de l’abattre dans un mouvement d’une dextérité extrême. Le cuir claqua à nouveau, léchant la peau de Soren en le laissant marqué par son passage. Autour de ce qui était une séance de torture, beaucoup de sangs-purs se pressaient pour observer le spectacle. Leif pouvait entendre les commentaires de ces idiots qui parlaient de la manière dont ils l’auraient traités si jamais ils avaient du essuyer tel affront. Recommençant l’opération avec plus de force, le Von Rosen arracha un cri de douleur à son esclave dont les épaules se mirent à trembler. Continuant malgré tous, les commentaires changèrent de substance et bientôt on parlait du sadisme du brun. Peu désireux d’aller plus loin, il rangea sa ceinture avant de dire : « Vas dans ma chambre, mon lit et défait et j’aimerais que ça soit propre pour quand je rentrerai ! » Partant sans rien ajouter, Leif laissa Soren remettre son haut sous les yeux inquisiteurs des spectateurs qui en avaient pris plein la vue. Fébrile, l’esclave se dirigea vers la chambre de Leif pendant que ce dernier en faisait autant, sans prendre le même chemin.
« Va falloir que tu m’aides à comprendre Soren. Est-ce que tu avais vraiment besoin de me répondre face à des témoins ? Des idiots en plus ? » Le jeune homme, la tête baissé vers le sol ne répondit rien alors que Leif le pressait vers son lit. Retirant le haut de son esclave, le suédois observa avec dégout les marques que la ceinture qu’il était en train de porter avait faites. Le sang avait séché sur le tissu et alors qu’il retirait ce dernier, il sentait Soren se crisper. Prenant sa baguette et un tissu propre, Leif se mit à nettoyer les plaies. Il aurait pu complètement soigner les plaies de celui qu’il considérait comme un ami, mais si ça venait à se savoir, les doutes planeraient sur sa tête. Le jeune Von Rosen ne pouvait pas se le permettre. Il refusait de tenter le diable. C’est pourquoi il atténua la douleur de l’esclave tout en nettoyant consciencieusement les plaies du jeune homme. « Je sais pas ce qui t’arrives Soren, mais tu peux pas continuer comme ça. Tu sais que je suis de ton côté, non ? » Passant sa main libre dans les cheveux de son ami comme on le ferait à un enfant qui joue à la tête brulé, lorsque Soren s’écarte Leif n’eu pas besoin de plus pour comprendre le message. Posant le tissu imbibé de sang dont il se servait pour nettoyer la plaie, il poussa un sifflement aigu avant de dire : « Hati, viens mon beau ! » Le louveteau qui avait bien grandit depuis leur première rencontre apparu en un instant aux pieds de son maître, se frottant contre les jambes de ce dernier avec tendresse. Laissant Soren derrière lui, sans un regard, le Von Rosen quitta la pièce pour se diriger au port.
Lorsqu’il avait besoin de réfléchir, se vider l’esprit ou juste d’être seul, le jeune homme avait deux lieux privilégiés pour venir se cacher : la bibliothèque et le port. Hati courrait le long de l’eau en glapissant en apercevant son reflet alors que son maître tirait des planches en bois le long de l’étendue d’eau. Amarrés au port, des bateaux appartenant à divers élèves attendaient qu’on les dépoussières. S’installant le long du lac, le brun se mit à travailler une première planche de bois comme on lui avait appris. Faire un bateau était une entreprise de longue haleine. Il fallait traiter le bois, le courber, le polir, s’assurer que ce dernier ne laisserait pas passer l’eau peu importe le temps. En même temps, aux yeux de Leif, il s’agissait d’un travail noble. Un marin ne pouvait comprendre, à ses yeux, quel est le gout de la mer sans avoir créé son propre bateau. Naviguer c’était une chose, être capable de construire un navire sur lequel naviguer s’en était une autre. Travaillant au son de l’eau, le brun aimait sentir la sciure de bois, le contact du matériau et son odeur si reconnaissable. En fermant les yeux il pourrait presque s’imaginer en Suède calé au bord du feu de bois de la demeure familiale avec ses sœurs se chamaillant à proximité. Voila pourquoi il avait tant besoin de ses instants de solitude. Ses précieuses secondes de répit. Il pouvait se laisser aller l’espace d’une seconde, passer sa main dans le poil soyeux et chaud de son animal de compagnie sans craindre qu’on ne puisse se rendre compte d’un instant de faiblesse de sa part. Parce qu’il était juste Leif. Pas l’héritier de l’empire Von Rosen. Pas le fiancé d’une Brynhildr. Pas le meilleur ami d’un russe qui risquait de tourner mal. Pas quelqu’un de haute naissance qui ne savait rien à la vie. Juste Leif. Un gamin auquel on avait demandé de grandir trop vite. Leif. Un enfant qui n’avait pas eu le temps de comprendre la vie avant d’être jeté en son sein. Leif, toujours le même Leif. Celui qui par trop d’idiotie pensait qu’à force de repousser les autres on ne pourrait plus le faire souffrir. Pas meilleur, pas pire que n’importe quel autre personne. Juste lui.

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LEIF † THERE IS A SHIPWRECK BETWEEN YOUR RIBS

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