Hélios contemplait la fête avec un œil blasé. Dans un coin sa ravissante fiancée paraissait profiter de sa soirée, Lukéria semblait rire et Leif avait l’air … Plutôt mal en point. En voyant arriver son ami qui titube, le serpentard se redresse, guettant les regards. En temps normal, Leif ne démontre aucune marque d’affection en public. En temps normal. Mais là il ne paraît pas normal, pas du tout. Lorsque le serdaigle vient se pendre au cou de l’héritier Romanova en déblatérant un discours sans queue ni tête et qu’une Morrigan furibonde vient fusiller le suédois du regard, Hélios ne sait que faire. Le monde vient soudainement de fonctionner à l’envers. Jamais il n’a vu l’héritier Von Rosen ainsi. Jamais il n’a vu l’héritière Ravenclaw ainsi. Aussi lorsque Leif décide d’aller se suspendre ailleurs, Hélios s’en détache pour s’approcher de Morrigan qui, telle une furie, semble ne plus rien contrôler de ses mouvements. Ses cheveux sont hirsutes et son visage hagard. Son rang ne lui permet pourtant pas de se comporter ainsi et elle plus que toute autre le sait mais ce soir tout semble oublié. Prudent, Hélios garde tout de même un œil sur Leif sans vraiment s’en rapprocher, ce n’est pas dans les habitudes de son ami de lui démontrer de l’affection en public, il n’a donc pas vraiment envie d’en rajouter mais préfère également qu’il ne lui arrive rien. Il attrape le bras de Morrigan et la force à le regarder :
« Morrigan, qu’il siffle entre ses dents, mais qu’est-ce que tu fais ? »
Paraissant ne pas l’entendre, la brune attrape au passage un serdaigle qui passe par là et l’apostrophe quant à sa beauté en comparaison de sa jumelle qui paraît, elle, en pleine conversation un peu plus loin. Hélios, prit entre deux feux se retrouve soudain démuni. Son rang d’héritier voudrait qu’il fasse quelque chose pour contenir ces débordements mais aucun des deux ne semble l’écouter. Tenté pendant une seconde de tout plaquer, il pousse alors un gros soupir et attrape par la taille une Morrigan en pleine crise d’hystérie. Du moins c’est ce qu’il croit puisqu’elle semble ne plus contrôler ses actes.
« Tu sais très bien que tu es la plus belle des Ravenclaw, Morrigan. »
Son ton se fait sucré et apaisant. Murmurant dans le creux de son oreille il veut à tout prix lui éviter une humiliation publique. Elle est son amie après tout. Leif également et la dernière chose qu’il voudrait pour eux serait de devoir subir les quolibets de camarades sang-purs. Ils sont nobles après tout.

Son verre à la main, la jeune fille était entrain de slalonner entre les invités, le pas gracieux et léger. La belle n'avait jamais aimé les soirées mondaines comme toute bonne Ravenclaw qu'elle était et ce soir, cela ne faisait pas exception. Voilà pourquoi elle avait accepté de boire un peu de vin – mais avec modération comme toujours. Mais visiblement, sa jumelle qui la connaissait bien avait du prévoir le coup et avait probablement corsé sa boisson beaucoup plus que toutes les autres. Voilà pourquoi, elle buvait tranquillement son verre, les cheveux en pétards et les joues rosées, regardant les autres avec un air bien plus peste et critique encore qu'à l'ordinaire. La langue pour une fois déliée, elle ne pouvait s'empêcher de dire à voix haute tout ce qui lui traversait l'esprit et inutile de dire que la brune n'épargnait strictement aucune personne croisant sa route. Il ne fallut pas longtemps pour que ses pas la mènent à son grand ami Hélios mais aussi, au boulet suédois sur pattes qui s'accrochait à lui comme à une bouée au milieu de l'océan. Et forcément, lorsque les deux héritiers en vinrent à se retrouver face à face, les choses se mirent à dégénérer. Morrigan et Leif se détestaient – une chose que personne ou presque ignorait. Elle n'était pas ses grands airs de macho dégénéré, il la trouvait dangereuse et menaçante. Pourtant, ce soir, leur dispute ne concernait en rien la position de la femme dans le monde sorcier ou même la politique, non, ils se prenaient la tête pour des choses aussi triviales que la beauté des jumelles Ravenclaw. Et inutile de dire que la brune était plus qu'agacée d'entendre le barbare lui affirmait que son – mauvais – double était plus belle qu'elle. Lukeria n'était qu'une sauvage mal peignée et s'il ne s'en rendait pas compte, il était définitivement aveugle. C'est pour cela qu'elle attrapa un des pauvres vassaux de sa famille, le sommant de répondre et de prouver à ce plouc de nordique que sa future dirigeante était bien plus belle que le poux qui lui servait de soeur. Elle grogna en sentant le bras de son ami russe sur son bras et se mit même à feuler quand soudainement il la prit par la taille. Il avait beau être proche d'elle, elle ne supportait pas qu'on la touche sans son consentement – et encore moins après tout ce qu'elle avait pu vivre. Furibonde, elle s'adoucit cependant et commença même à minauder en entendant sa réponse, jouant du bout du doigt sur son bras. "Vraiiiiiiment?" Elle demanda avec scepticisme et avec une moue boudeuse qui ne lui ressemblait absolument pas. Ce n'était pas elle. Elle n'avait jamais été comme ça – et encore moins avec le sorcier. Cependant, quand Leif vint se mêler à eux, elle ne put que grogner de nouveau, comme si elle le menaçait et le poussait à se reculer, claquant des doigts en direction de Kieren "Regarde ce suédois, vassal. Tu aurais pu avoir cette tare comme seigneur. Sois heureux d'être né Hawk." Elle se moqua en regardant Leif de haut en bas puis en laissant son regard se déplacer vers Mikhael, ce garçon qu'elle n'appréciait guère. Il fallait dire qu'il se comportait toujours mal avec Faye et cela ne lui plaisait guère. On ne s'en prenait pas à sa meilleure amie. "Et toi, t'as pas mieux à faire qu'est ce que tu fous ici d'ailleurs. On ne veut pas de toi." Elle affirma, cassante au possible. Non, ces mêlés ne devraient définitivement pas s'inviter à leurs petites sauteries. Ils devraient d'ailleurs aller trimer avec les esclaves – ils ne méritaient pas mieux. N'écoutant qu'à moitié le brun, elle finit par se détacher d'Hélios après avoir déposé un long baiser sur sa joue et, prenant son verre de vin, elle le vida lentement sur la tête de l'héritier Von Rosen avant de lui lancer le gobelet sur le front – le regardant rebondir sur celui-ci et s'écraser sur le sol dans un bruit sonore. Un sourire goguenard n'avait pas quitté ses lèvres. "Tu es aussi pitoyable que ton soi-disant ami, vous allez bien ensemble, crétin."

Spoiler:

Interloqué par une Morrigan en furie qui se mit véritablement à feuler comme un chat qu’on agresse puis qui, changeant d’humeur se mit à minauder, Hélios resta dans le même temps totalement sceptique quant à la suite de la soirée. Dans son dos Leif se pendait au cou d’un serdaigle on ne peut plus mal à l’aise tandis que Morrigan apostrophait un autre serdaigle qui passait, mettant dans l’embarras à peu près tout le monde.  Incapable de comprendre le sens des paroles d’un Leif vraisemblablement esclave de ses pulsions, il fronça les sourcils lorsqu’une Morrigan en furie renversa son verre sur Leif et son nouvel ami. Se prenant la tête à deux mains, il ne put qu’être reconnaissant à Kieren qui, dans un élan de bon sens proposa d’aller voir ailleurs. Enfin des paroles sensées dans cette effervescence qui paraissait toucher un nombre effarant de personnes. Impossible de comprendre d’où venait cette brusque agitation, Hélios fit un signe à Elise qui paraissait elle aussi touchée par le mal qui se propageait et lui demanda un verre qu’elle lui apporta aussitôt. Buvant à grand trait pour se donner du courage, il grimaça lorsque le liquide lui brûla la trachée mais sans plus.
S’apprêtant à ramasser les pots cassés et surtout à emmener Morrigan et Leif loin des yeux indiscrets qui ne manqueraient pas de jaser le lendemain, Hélios fut tout simplement atterré lorsqu’un Mikhael quelque peu énervé, vraisemblablement, entrepris de démonter méthodiquement à coup de mots acérés la paix qui menaçait d’éclater à tout moment. S’attendant à un drame, il sauta sur le serdaigle et lui l’attrapa par le col en le secouant :
« ça t’amuse de tourner en ridicule les nobles ? Fais attention ça pourrait te coûter cher … Là on essaie juste d’éviter la catastrophe alors je te conseille de suivre le mouvement. »
Combattant dans l’âme, il n’avait pas peur d’utiliser ses poings. Meilleur en sortilège cependant, il aait attrapé sa baguette et la pointait sur le visage de Mikhael. Son seul but en cet instant était que ses deux amis s’extirpent de cette situation ridicule indemne et ce  ne serait pas une mince affaire, il en était douloureusement conscient. Quelque peu échaudé par le serdaigle qui n’avait que jeté de l’huile sur le feu sans penser aux conséquences, il attrapa par le bras un Leif trempé et qui gémissait afin de le traîner quelque peu à l’écart.
« Allez mon gars, une douche froide et tu redescendras … J’espère. »

Spoiler:

Jamais Morrigan ne se serait comportée de la sorte en temps normal et nul doute que dès que la jeune fille reviendrait à la raison, elle traquerait sans la moindre pitié ceux et celles responsables de son état. Elle avait perdu tout humour ou once de pitié et elle ferait payer douloureusement ceux qui avaient sincèrement cru pouvoir l'humilier et s'en sortir sans la moindre égratignure. Elle sourit avec arrogance en écoutant Kieren alors qu'elle pose une main bienveillante sur son épaule, comme une mère l'aurait fait avec un enfant dont elle était tout particulièrement fière. Comme quoi, on savait les éduquer les bâtards chez les vassaux des Ravenclaw – pas sûre que c'était également le cas ailleurs. « Bien, bien. Je vois que l'on t'a bien éduqué. Je me souviendrai de toi, Kieren Hawk. » Elle lui dit, solennellement, comme s'il s'agissait là d'un engagement à vie, d'une promesse éternelle. Elle irradiait d'un sentiment de toute puissance à cet instant précis – une aura si exagérée qu'elle en devenait ridicule. Cependant, son humeur vira bien vite au noir alors qu'elle écoutait tour à tour les remarques de Mi-peut-importe-son-nom-complet et von Rosen. Si elle fut satisfaite de voir son ami prendre sa défense, cela ne lui suffit en aucun cas. Elle voulait plus. Pensaient-ils vraiment pouvoir la traiter ainsi, elle la grande héritière des Ravenclaw ? Non. Et ils allaient l'apprendre à leurs détriments. Elle ricana dans un premier temps à l'égard du suédois, le regardant de haut en bas comme s'il n'était qu'une vulgaire bouse de dragon et rien d'autre. Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, il lui en était en tout point inférieur – si bien que même sa propre fiancée préférait sa compagnie à elle plutôt que la sienne. « Je ne prendrai guère l'avis d'un barbare en compte. De plus, je suis plus jeune que toi. A force de se taper dessus à coups de gourdins avec tes petits camarades du nord, visiblement le peu de neurones que tu n'as jamais eu a du finir dans les égouts. » Elle ricana alors que finalement, c'est une aura bien plus sombra qui venait l'entourer, bien plus meurtrière. Elle bougea à peine la baguette, la pointant en direction de Mikhael, alors que déjà, dans son esprit se formait un sort terrible. L'Endoloris. Oui. Elle lançait un endoloris sur le sang-mêlé, son sourire s’agrandissant et devenant de plus en plus sinistre alors qu'elle voyait les terribles effets du maléfices sur le loup-garou. « Je pense que tu as besoin d'une petite correction. Nous allons jouer à mon jeu favori : apprenons aux inférieurs où se trouvent leurs places. » Amusée, elle continuait à le torturer tranquillement, un verre dans une main, sa baguette dans l'autre, comme si de rien n'était.